Semi-Marathon du Lubéron 2016 : 8 minutes
Ce n’est pas grand chose, 8 minutes. Le temps de cuisson de pâtes al dente. Et même pas le temps qu’il vous faudra pour lire cet article. Mais pour un runner, 8 minutes gagnées sur le chrono d’un semi-marathon, c’est surtout beaucoup de plaisir. Entre vignes, campagne provençale et ambiance exceptionnelle, le Semi-Marathon du Lubéron 2016 m’a réservé son lot de surprises et de satisfactions. Compte-rendu.
En ce dimanche matin d’octobre, j’ai peine à croire que le terrain sera sec sur le Lubéron, tant la pluie a humidifié l’atmosphère depuis hier. La veille, dans la petite salle des fêtes de Pertuis, les organisateurs avaient pris soin de déplier des cartons à l’entrée, pour absorber l’eau des semelles des coureurs venus en nombre retirer leur dossard. Un rapide tour du village des partenaires m’avait permis de saluer Stéphane Gruet, copain dignois, sur le stand de Hoka One One. Précédent vainqueur du marathon, il s’alignera cette année sur le 10km. L’ambiance est détendue, comme chaque fois sur cette épreuve très conviviale. Depuis plusieurs années, elle compte parmi les « 40 jours de super fête » du magazine Jogging International. Entre randonnées, 10km, semi et marathon, l’offre de parcours est variée, et chacun y trouve son compte. Cette date était donc un rendez-vous traditionnel de mon calendrier de courses, mais aussi une revanche à prendre sur mon décevant Semi-Marathon de Nice.
En arrivant sur Pertuis, le brouillard est dense dans le lit de la Durance. Le parking est déjà noir de coureurs en train de s’échauffer. Les marathoniens sont sur le point de partir, tandis que les coureurs du 10km ont encore 1/4 d’heure pour peaufiner leur préparation. Le semi ne partant qu’à 10h, j’ai donc encore un peu de temps devant moi. Veste sur les épaules, je rejoins la place du village, juste à temps pour encourager les coureurs du 10km au départ. Je reconnais en tête de peloton de nombreux bas-alpins, Stéphane Gruet, Martial Liboa, Emilien Schiavo, qui fera d’ailleurs un podium dans quelques minutes. Qui a dit que les dignois n’étaient pas bons ? Le peloton est dense et de nombreux coureurs sont déguisés. Le speaker annonce 500 concurrents sur le 10 km, 600 sur le semi et 200 sur le marathon.
Je retrouve mes amis Eric et Sylvain sur la place et, après avoir déposé mon sac au camion-vestiaire, nous partageons quelques foulées pour terminer notre échauffement. Après celui de Nice, ce semi-marathon est le second que nous courons ensemble. Eric m’annonce que le maire de Nice a interdit toute épreuve sportive sur la Promenade des Anglais jusqu’à l’année prochaine, à cause des événements du 14 juillet. Il ne fera pas le Semi de Nice l’an prochain si le parcours est différent. Moi non plus, je pense, mais davantage pour découvrir de nouvelles courses en 2017 que par lassitude de la Côte d’Azur. Ici, l’ambiance est différente, plus détendue : ce n’est pas sur toutes les courses que l’on peut croiser Obélix, Hulk, ou une superbe Blanche Neige à barbe.
Vient le moment du départ, et j’enclenche mon chrono sous l’arche. Le peloton piétine quelques mètres, puis je me fraye un chemin au milieu des coureurs. Je me suis promis de partir prudemment, mais je n’aime décidément pas ces départs où il faut slalomer longtemps pour trouver enfin un peu d’espace pour se mettre à son allure. Je me sens en jambes et les premiers kilomètres sont très agréables. La température est idéale, le premier ravito vite pris. Je connais bien le début du parcours, qui emprunte pour partie celui du 10 km. Un petit coup de cul bien négocié, nous traversons la départementale, un ravito, et le parcours du semi part vers la gauche au milieu des vignes. La piste en terre que nous empruntons est souple et les kilomètres s’enchaînent agréablement. Un groupe de coureurs est à mon allure, et nous partagerons longtemps un bout de chemin. Un petit faux plat montant me fait ralentir, plus par prudence que par fatigue, et je déroule facilement dans la descente qui s’enchaîne derrière.
Je prends soin de marcher lors de chaque ravitaillement, afin de m’hydrater correctement et d’absorber mes gels énergétiques, tantôt Mulebar, tantôt PunchPower, et un dernier Aptonia Ultra Gel 300 au dernier ravito. La logistique déployée sur cette épreuve est impressionnante : des signaleurs sur tous les croisements, beaucoup de bénévoles sur les ravitos, et un renfort de gendarmes sur tous les carrefours importants.
Le parcours longe à présent l’étang de la Bonde, au bord duquel mes amis et moi avons pris l’habitude de pique-niquer chaque année après l’épreuve. Le terrain est plus vallonné, et je commence à peiner tant les multiples relances me rappellent les parcours de cross hivernaux. Au bout de l’étang, une petite côte finit de m’achever, et c’est en marchant que je franchis les derniers mètres qui me font regagner le macadam. Heureusement, la route repart en descente, et me relance rapidement.
Le retour vers le village de la Tour d’Aigues se précise, et la fatigue commence à se faire sentir. Mes sensations sont bonnes dans une longue ligne droite, et j’en profite pour conserver une allure régulière, en jetant un œil ponctuel à ma Garmin Forerunner 235. C’est la première longue course disputée avec ce nouvel appareil, qui m’a vraiment enthousiasmé et auquel je consacrerai un prochain test.
Je ne suis décidément pas bon en côtes et, à nouveau, un terrain vallonné me contraint à réduire l’allure après l’avant dernier ravito. Sur quelques mètres, je marche dans une montée, avant de reprendre mon rythme une fois regagné le macadam. Dans les derniers kilomètres, le parcours du semi rejoint celui du 10km. Une vigne, un sourire pour le photographe, un ultime coup de cul avant le dernier ravito, et voilà le dernier kilomètre, en descente vers l’arrivée. Je lâche les chiens, un dernier coup d’œil pour m’assurer que personne ne revient sur moi, et j’en termine en 1h51’51 », avec un gain de plus de 8 minutes sur le chrono réalisé au Semi de Nice.
Malgré un plan d’entraînement amputé de quelques semaines cet été, ce Semi-marathon du Lubéron 2016 m’a donné toutes satisfactions, avec un chrono amélioré et de bonnes sensations tout au long de la course. L’organisation reste de qualité, avec une ambiance exceptionnelle, même si on comptait cette année moins de groupes musicaux le long du parcours, comparativement à d’autres années. A noter, la superbe médaille de cette 20ème édition, remise aux marathonniens, qui donne envie d’en découdre à nouveau sur cette distance mythique !