Une Prom’ Classic pas si classique
Une édition toute particulière pour la Prom’ Classic 2017, privée de Promenade des Anglais quelques mois après l’attentat dramatique de juillet 2016 qui endeuilla la Préfecture des Alpes Maritimes. Un peloton réduit de moitié, la faute à un parcours modifié, empruntant la voie rapide surplombant les toits niçois. Si on pouvait effectivement appréhender ce parcours typé « périphérique parisien », je garde pourtant de cette compétition un bon souvenir, grâce à quelques heureuses surprises. Récit.
Dire que j’étais très enthousiaste en apprenant que Bio c Bon m’invitait à courir la Prom’ Classic 2017 n’est pas tout à fait exact. N’ayant jamais disputé cette course pourtant réputée, j’ai d’abord été très heureux d’avoir, pour une fois, gagné un dossard dans un concours. Mais c’est en consultant le site web de la course que ma joie s’est estompée : je découvrais rapidement que le parcours n’emprunterait pas le traditionnel itinéraire sur la Promenade des Anglais.
Celle-ci n’accueillant plus d’événements jusqu’en juillet 2017, par respect des victimes du tragique attentat de 2016, les organisateurs avaient prévu un itinéraire de repli sur la voie Mathis. Autrement dit… sur le périphérique urbain surplombant la ville. Quel charme pouvait-on trouver à courir sur une autoroute entre des façades d’immeubles noircies de pollution, une voie ferrée, et un obscur tunnel routier ? Car c’est bien ce décor qui allait m’attendre en ce dimanche de janvier.
C’était sans compter sur la détermination des organisateurs de maintenir coûte que coûte cet événement, afin de proclamer haut et fort que la vie devait continuer et que le terrorisme ne gagnerait pas. Effectivement, en arrivant sur le village des partenaires la veille de la course pour retirer nos dossards, je constatais rapidement avec Carole, ma camarade d’entraînement de l’ASPTT recrutée en dernière minute dans la team Bio c Bon, que les moyens seraient colossaux pour assurer notre sécurité : filtrage des accès par des vigiles, portiques détecteurs de métaux, fouille des sacs, rondes de militaires en armes, autobus en travers des rues pour bloquer le passage : je n’avais encore jamais vu un tel dispositif sur une course à pied.
Nos dossards retirés, l’excellent accueil de l’équipe Bio c Bon sur le stand de la marque acheva de nous rassurer. Après avoir discuté avec Aude, notre hôte, en dégustant un succulent smoothie bio, nous firent un dernier tour du village des partenaires, récupérant notre dotation au passage : joli T-shirt orange flashi, sac Kalenji.
Un grand merci à Carole pour le restau qu’elle m’a fait découvrir ensuite, après notre ballade dans Nice by night. Le plat de lasagnes a été mémorable, et les sucres lents largement au rendez-vous !
Le lendemain, nous étions les premiers au rendez-vous donné par Aude à proximité de la ligne de départ. Nos sacs déposés à la consigne, nous étions rapidement rejoints par les autres membres de la Team Bio c bon Running.
Belle ambiance conviviale et de jolies rencontres : certains se connaissaient manifestement déjà, et nous échangions quelques mots, sympathisant avec les uns ou les autres. Aude nous fit passer les barrières de sécurité, et toute l’équipe se retrouva sous l’arche Bio c Bon pour la traditionnelle photo de groupe. Une quinzaine de coureurs, de tous âges, et de toutes origines géographiques, dont certains étaient venus de loin.
L’heure du départ approchait, et nous nous sommes rapidement dirigés vers notre sas : 50-55′. L’animateur, survolté, laissa la place à une fitness girl, qui proposa aux 5000 concurrents un échauffement collectif très apprécié, car la température n’était pas franchement caniculaire.
Petite curiosité au moment du départ : nous n’allions pas partir de l’endroit où nous étions tous regroupés. Un départ fictif était en effet annoncé, afin de nous inviter à nous diriger, en marchant, vers la ligne de départ réel, à 500m de là. Après une petite rando de 10mn dans le tunnel de la voie Mathis, nous nous retrouvions donc sur la ligne de départ, aux ordres du starter. Aucun public à cet instant, nous étions en comité restreint.
Je trouvais rapidement mon allure de croisière, et ne tardait pas, finalement à doubler le meneur d’allure des 50mn. Le panorama nous révélait les résidences surplombant les hauteurs de Nice, et l’expérience de courir sur une voie rapide s’avérait, ma foi, assez déconcertante. Le macadam flambant neuf permettait de se concentrer sur son allure, et le parcours, sans aucun intérêt touristique, se faisait vite oublier. Heureusement le peloton était dense, permettant de s’occuper l’esprit à doubler les uns ou les autres, et l’organisation avait prévu des animations musicales sur le parcours. A mi-chemin, les élites croisèrent notre route sur la voie opposée, fonçant tels les TGV et TER qui longeaient notre itinéraire, sur la voie ferrée en contrebas.
Une bretelle de sortie en descente, suivie d’une bretelle d’accès en montée signalaient la mi-parcours où j’attrapais au vol un gobelet d’eau au ravito. Le retour se fit à la même allure, 12,5 km/h de moyenne, sur une double voie plutôt vallonnée. Mon allure restait régulière, sans souffrance aucune, à ma grande surprise. Le dernier kilomètre arriva rapidement, et c’est dans le tunnel que j’accélérais, pour terminer en 47’19 ». Carole me retrouvait quelques minutes après, avec Pierre, contact d’Instagram, sur le ravito de l’arrivée pour une ultime photo.
Au final, que penser de cette édition 2017 ? Au risque de paraître très sévère, force est de constater que le parcours était totalement inintéressant. Certains coureurs parisiens avec lesquels j’ai pu échanger l’ont même qualifié d’insipide. Rien de comparable en effet, entre une voie rapide et une belle avenue bordée de palmiers le long de la mer. Je tiens toutefois à adresser un grand bravo aux organisateurs, qui ont déployé des moyens considérables pour permettre le maintien de cette édition coûte que coûte. Même si l’effectif du peloton était réduit de moitié, l’ambiance était au rendez-vous, et l’organisation sans faille. Un grand merci à Bio c Bon pour cette invitation et pour les ravitaillements bio irréprochables. Une course à refaire, assurément, mais sur la Promenade la prochaine fois !
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