Foulée Venelloise 2017 : dans le Kss Kss Kss des cigales

9h00, et le thermomètre de la voiture affiche déjà 25°. J’en regretterais presque le brouillard et l’humidité que nous avions connu en 2016 sur cette Foulée Venelloise. Cette année, nous aurons droit à la canicule. Au retrait des dossards, je retrouve Jean-Pierre, cousin de mon amie Brigitte. Nous nous croisons régulièrement sur des courses de la région, et à chaque fois, nous discutons comme si nous nous étions quittés la veille. Autour d’un café, nous refaisons le monde un instant. Il m’explique que sa jambe lui fait mal, qu’il ne peut plus courir autant qu’avant. Cette course sera sa 3ème de la saison. Il est engagé sur le 5km, tandis que j’ai choisi le 10km. En secret, je reste admiratif. Quel âge peut-il avoir ? 60 ? 70 ans ? Je l’ai toujours connu avec ce maillot jaune de la SCO Ste Marguerite, sa voix grave teintée d’accent marseillais, et cette jambe, raide, qui rend sa foulée reconnaissable entre toutes.

Foulée Venelloise

 

De retour à la voiture, j’achève de me préparer. Dossard, casquette, lunettes, et surtout, bidon d’eau. Le parcours est vallonné, et souvent à l’abri de la pinède, mais le soleil s’annonce redoutable. Je pars pour une petite reconnaissance du 1er kilomètre. Le chemin transpire de lumière, et le moindre caillou est déjà chauffé à blanc. En 5 minutes, je suis entièrement liquide. Note pour plus tard : ne plus se laisser pousser la barbe avant l’été.

Les cigales sonnent mon hallali. Je me traîne jusqu’à la voiture, à quoi bon m’échauffer davantage puisque je suis déjà cuit à point. Sur le parking, chacun peaufine son équipement. Flasques, fioles, bidons d’eau, tout le monde a bien compris que ces accessoires seront indispensables. À l’appel du starter, le peloton se forme sur la ligne de départ.

Foulée Venelloise

Le peloton est dense, et le signal du départ surprend tout le monde. La route se mue en chemin forestier en un kilomètre, nous conduisant rapidement dans la campagne aixoise. Le parcours est bordé de pins parasols, cyprès, et genêts colorés. Pour une fois, je suis parti prudemment. Connaissant le parcours, je me souviens que 2 belles côtes sont en embuscade aux 5ème et 8ème kilomètre. Il faut donc en garder sous le pied. La première moitié emprunte une piste forestière en descente, où je déroule sans difficulté. Un premier ravito nous attend près du pont du chemin de fer. J’attrape au vol un gobelet, en bois la moitié et me vide le reste sur la casquette.

Après 400m, nous quittons le macadam. Une piste se redresse progressivement. Au bout de quelques mètres, je m’aperçois que j’avancerai tout aussi vite en marchant. Comme nombre de mes co-galériens, j’alterne alors marche et course. Au sommet, j’aurais pu faire une pause, tant la vue était belle sur la montagne Ste Victoire, mais le parcours redevient roulant et j’en profite pour relancer. Une grande ligne droite à travers la forêt précède une longue descente rapide, qui nous rapatrie vers le second ravito.

Les bénévoles se démènent pour nous tendre les gobelets, là où j’aurais presque envie de leur piquer la bouteille. Je n’en peux plus de suer, mais la nature transpire davantage encore. Par chance, l’organisateur a eu la bonne idée de placer là une 2ème côte. Tu sais, le bon petit raidillon qui te fait grommeler « put(bip) de bor(bip) de mer(bip)« . Ça n’en finit plus de monter. Je ne sais plus si je marche ou si je cours, mon cerveau s’est débranché tout seul. Surchauffe. Au sommet, un petit ravito avec un gentil bénévole qui secoue une grosse cloche savoyarde pour nous encourager. Mais je n’ai plus ni souffle ni salive pour murmurer un merci.

Le dernier tronçon de route longe une vigne. Je reconnais l’endroit, pour être proche de l’arrivée. Il ne doit pas rester plus d’un kilomètre, et cette perspective me rebooste. Une dernière traversée de pinède, un virage à droite, et voilà l’arche. J’entends mon prénom, Jean-Pierre a déjà terminé son 5km et me crie dessus. Je passe la ligne en 52’51.

Quel plaisir de refaire cette course, si symbolique pour moi. Je crois qu’elle deviendra le rendez-vous annuel de la revanche. Un grand merci au club de Venelles pour cette belle épreuve, tout autant magnifique qu’exigeante !

 

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