Foulée Venelloise 2016 : la revanche !

Après un abandon en 2015 sur cette épreuve, le premier en 20 ans de course à pied, ma participation à la Foulée Venelloise 2016 avait un sérieux parfum de revanche. C’est donc avec impatience mais surtout avec une détermination farouche que j’ai pris le départ de cette course qui fêtait là sa 20ème édition. Compte-rendu.
Abandonner en compétition, pour un runner, n’est jamais chose agréable. En 20 ans de course à pied, cela ne m’était jamais arrivé jusqu’à ce mois de mai 2015. Je me souviendrai longtemps de ce dimanche de printemps où, après avoir pris le départ de la Foulée Venelloise en petite forme, je m’étais résolu à revenir sur mes pas au bout de 800m, totalement épuisé, et, pour la première fois, à rendre mon dossard à l’organisation. Prise de sang, hospitalisation de 15 jours, et le diagnostic tombait comme un couperet : Anémie de Biermer. Cette maladie auto-immune me condamnait, pour le restant de mes jours, à subir des injections mensuelles de vitamine B12, nécessaire à la fabrication du sang, mon organisme n’étant plus capable de l’assimiler naturellement.
Un an plus tard, j’avais donc une revanche à prendre sur cette épreuve, et j’attendais de relever ce défi avec impatience. Surtout, le souvenir amer de mon échec de 2015 laissait place à une furieuse envie de croquer dans la vie, et de dévorer cette édition 2016 à pleines dents. Je m’étais donc inscrit très tôt à cette course, dont le club organisateur, le Speedy Club de Provence, allait fêter les 20 ans.

Dimanche matin, 7h30. La pluie a tambouriné contre les volets de la chambre une bonne partie de la nuit. En ouvrant la fenêtre, je découvre une campagne aixoise terne et humide. Le ciel est encore menaçant et la température a chuté sensiblement. Je croise les doigts pour que l’on puisse passer entre les gouttes pendant la course. Le déjeuner est vite avalé, la douche est rapide, et j’embarque mon sac de sport dans la voiture, ma tenue déjà sur le dos. Le départ de la course est prévu à 9h30, et je suis sur place à 8h30. Le retrait des dossards est rapide et bien organisé, l’accueil du Speedy Club de Provence aux petits oignons. Je me réchauffe d’une tasse de café, en cherchant du regard quelque connaissance. Retour à la voiture pour terminer de me préparer. A 9h00, je pars reconnaître le premier kilomètre du parcours, au terme duquel je n’étais même pas allé un an plus tôt. Le ciel est bas, le brouillard se rapproche. Quelques éducatifs et accélérations terminent mon échauffement. Sur le retour, je prends le temps d’observer le départ des courses « enfants », admiratif devant le courage de ces jeunes venus courir malgré la météo peu engageante. La foule commence à se masser près de la ligne de départ, et je rejoins rapidement le peloton. La chaleur humaine qui s’en dégage brise l’humidité ambiante, et ça me fait un bien fou. Je retrouve avec plaisir Stéphane CAZERES, coureur d’Aix Athlé, qui avait réalisé le film du Centenaire de la Route de Barles lors du 5ème Semi-Marathon des Ammonites. Le départ est donné dans un brouillard à couper au couteau. C’est parti pour 10 kms !
Les premiers kilomètres serpentent dans la pinède venelloise, embrumée. Cette météo permettra de ne pas souffrir de la chaleur, mais hélas, le brouillard nous interdira de profiter du paysage. Le parcours est vallonné, et emprunte une piste forestière. Il faut un peu jouer des coudes sur les premiers kilomètres car la piste n’est pas bien large, et le peloton dense. Les coureurs des 2 distances (5,8 et 10 km) sont partis en même temps. Ceci explique peut-être le rythme rapide, à moins que je ne sois particulièrement en forme : jusqu’à présent je ne souffre pas dans les montées, que je négocie plutôt bien alors qu’elles sont mon point faible, et je me régale dans les descentes.

Après une longue descente caillouteuse, se présente le premier ravito un peu avant le km4. J’attrape mon Natural Energy Gel de Mulebar, en absorbe la moitié et vire à gauche, tandis que les concurrents du 5,8km continuent sur la droite.
Un tronçon plat d’un kilomètre de macadam me permet de dérouler, puis le parcours quitte la route pour rejoindre à nouveau une piste en terre, où un photographe nous mitraille. Peu après, la piste se transforme en single, et ça commence à piquer dans les cuisses. Nous entamons une longue ascension, et évidemment, mon allure s’en ressent. Les montées ne sont décidément pas mon fort. La vue se dégage tandis que nous montons, offrant un début de panorama qui aurait pu être magnifique si les nuages n’avaient pas été là. Arrive le sommet, vers le km6, et je reprends une allure plus soutenue à travers bois. Ce parcours est vraiment superbe, et le balisage nickel. La piste redescend en lacets vers le km8 où nous attend un second ravito, où je termine mon gel. Au carrefour, nous rejoignons l’itinéraire où nous avons laissé les concurrents du petit parcours.

Une petite route goudronnée reprend l’ascension dans la pinède. Il ne reste plus que 2kms et à nouveau, ça pique dans les mollets. Finalement, ce n’est pas si roulant que ça ! Pourtant le dénivelé total est inférieur à ce que j’ai couru 15 jours avant à Meyrargues. Une dernière côte, et un 3ème ravito m’accueille au sommet. Je n’aurai pas pu faire l’économie de quelques mètres en marchant.
C’est presque la fin, et le parcours traverse à présent des vignes. C’est le moment de débrancher le cerveau et il commence à y avoir du public au bord de la route. Les premiers coureurs arrivés reviennent à rebours sur le parcours, à la recherche de camarades de club à encourager. Ça sent l’arrivée ! Je reconnais un bâtiment sur la droite, le Parc des Sport n’est donc pas loin.
Un ultime virage, un dernier petit coup de cul, et je donne tout dans la dernière ligne droite. Un photographe mitraille les arrivées, mais je ne dois plus être très frais ! Stéphane m’encourage sur les derniers mètres, et je termine finalement en 51’05 », 126ème sur 350 arrivants. Passé la ligne, une super surprise m’attend : mon frère est venu spécialement assister à l’arrivée, et c’est un réel plaisir de le retrouver là… Merci Jean-Luc !
En conclusion
Bien qu’il ne s’agisse « que » d’un 10 kms, j’ai beaucoup de fierté à avoir terminé cette course. Il s’agissait pour moi d’une revanche à prendre sur le destin, pour tirer un trait sur une année marquée par la découverte d’une maladie qui m’accompagnera jusqu’à la fin. Je voudrais ici remercier publiquement tous ceux, famille, amis, collègues de travail, proches, médecins et infirmiers qui m’ont accompagné durant cette année particulière. Cette Foulée Venelloise 2016 a été pour moi une petite victoire. Je vous dédie cette course, avec une pensée toute particulière pour toutes celles et ceux qui se battent au quotidien contre la maladie. Un grand merci également à tous les bénévoles du Speedy Club de Provence pour cette belle organisation.
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